mardi 17 septembre 2013

(215) - SPHINX A ROULETTE

 
 
Lettre d'Alexandrie pour la ville du 24/04/1915 pour la ville - affranchie d'un timbre à 5 millièmes (Y&T n°41) - Tarif intérieur de 1898 pour une lettre de 30 grammes maximum. - Le tarif local ( à l'intérieur d'une même aglomération) de 3 millèmes a été supprimé en Mars 1915.
 
Lors d'une grande vente internationale au mois de Mai, je me suis offert cette lettre. Ce qui en fait l'intérêt principal est le timbre utilisé.  


 
Quand on fait un scan en augmentant la définition. Voilà ce que l'on voit (mieux en le tournant de 45° car le scan produit des ombres) . Il s'agit d'un timbre de roulette ! ("coil stamp" en anglais).
 
En effet comme l'avait écrit Peter A.S. SMITH dans son livre paru en 1999 (p.241-242, ci-dessous cliquer sur l'image pour l'agrandir) l'Egypte avait commandé en 1910 500 rouleaux de 1500 timbres, soit 750 000 au total. Ce nombre est relativement peu élevé comparé aux millions d'exemplaires de ce timbre mis en circulation (la première commande de 1888 était déjà de 1 003 200 exemplaires).
 

 
La maison de vente présentait cette lettre comme étant "une des deux seules connues", ce qui n'engage qu'elle. Peter SMITH montre un fragment mais signale l'existence d'une lettre.
Ce timbre de roulette n'ayant été découvert que très tardivement la plupart des exemplaires ont dû être rejetés comme étant sans intérêt ou décollés de leur support, ce qui les rend très difficile à authentifier. 
Cependant je suis personnellement persuadé qu'il est possible d'en trouver d'autres. Mais il faudrait pour cela examiner des milliers de lettres et cartes.

Deux remarques:
- Les deux exemplaires, cette lettre et le timbre montré par Peter SMITH sont oblitérés à Alexandrie,
- En ce qui concerne ma lettre l'oblitération est datée de 1915. Or cette année là les timbres "Sphinx et pyramides" avaient été remplacés dès 1914 par la série des "Monuments". Il devait donc probablement s'agir soit d'un "fond de tiroir" de l'expéditeur, soit d'un écoulement des stocks de la part de l'administration postale égyptienne. Dans ce dernier cas cela semblerait indiquer que ce mode de distribution n'avait pas rencontré les faveurs du public et n'avait pas permis d'épuiser les stocks. Ce fut le seul timbre égyptien émis sous cette forme, un autre essai sans suite eut lieu dans les années 1920 avec le 5 millièmes de la série "premier portrait" du Roi Fouad.