lundi 31 octobre 2016

(271) - EGYPTE - UN AFFRANCHISSEMENT EXCEPTIONEL





Entier postal enveloppe à 5 millièmes avec un affranchissement complémentaire au dos par un timbre à 5 millièmes et un timbre à 5 piastres soit au total 6 piastres.
Il fut posté à Nazali Ganub le 02/11/1909 à destination de Abu Tig et il transita par Assyut le 7/11/1909. 
Il porte aussi une marque encadrée trilingue en anglais/arabe/français indiquant que ce courrier est assuré. En bas à droite, à coté du cachet à date les mentions de l'enregistrement de la lettre.
Un des textes en arabe indique qu'il s'agir d'un envoi de 20 Livres égyptiennes (1 Livre = 100 Piastres = 1000 millièmes).
En 1909 le tarif intérieur de la lettre était de 5 millièmes par 30 grammes, depuis 1898, et de 5 millièmes pour la recommandation, depuis le 01/01/1906.

Je ne connais pas le tarif le tarif des assurances des envois de valeur.
Les timbres à 5 piastres sont rares sur les courriers. Par contre on les trouvent facilement sur les bulletins d'expédition de colis.

dimanche 16 octobre 2016

(270) - NOTES DE LECTURE - OSCAR PIFTEAU, FACTEUR RURAL


 "Oscar PIFTEAU facteur rural (Roman Anecdotique)" par Auguste COYNAULT - publié aux Floralies de L'Ouest à Niort (79) en 1948- 288 pages - Prix environ 10 Euros sur internet

RESUME

CHAPITRE 1 – Oscar PIFTEAU est en Mars 190... valet de ferme chez les LAPIQUE à Bois-Joly, Il reçoit enfin après huit ans d'attente et de promesses sa nomination au poste de facteur rural à Clairval (situé de l'autre coté du Pelbois dans la direction de Clinville). Ce poste il le doit à la recommandation auprès du Préfet du Conseiller Général tendance « Républicain » (les anciens, les vrais) Mr BERTELIN qui lui avait promis à sa sortie du service militaire où il finit caporal. En attendant il avait vu passer sous son nez toutes les belles du pays qu'il aurait pu épouser. Mais épouse t-on un valet de ferme ?
Il a en partie à charge ses vieux parents qui sont quand même propriétaires d'un petit bien à La Malvinière.

Chapitre 2 – Le bureau de Clairval est géré par Mlle Berthe JUVENAL Receveuse. Elle est proche de la soixantaine, grande, mince,collet monté, jupe traînante. Elle a le teint bilieux et porte des lunettes. Elle a reçu une bonne éducation et admire les grands romantiques du siècle précédent mais dédaigne les naturalistes contemporains et la poésie décadente des symbolistes...


Elle est assistée de Mlle Madeleine Bluette qui est dans tout l'épanouissement de ses vingt-trois printemps. Celle-ci est petite mais solidement plantée, grassouillette, joufflue, teint frais et rosé, profil corinthien, lèvres sensuelles prêtes à sourire, de grands yeux clairs qui affectaient la candeur de l'innocence, mais qui étaient gourmands de voir et ne se fermaient jamais sur ce qui de présentait à leur portée, sans l'avoir fouillé, scruté d'un seul coup jusque dans ses moindres détails; portait volontiers un corsage décolleté mettant en valeur le galbe de sa gorge, et une jupe assez courte pour laisser voir des chevilles bien moulées. Elle tient son emploi depuis deux ans et est originaire de Castelbar la deuxième ville du département. Elle avait perdu son père étant toute petite et avait eu une jeunesse assez tourmentée.
Avec son brevet élémentaire obtenu à seize ans elle avait obtenu cet emploi d'Aide et avait échoué au concours de Dame-Employée, mais mille places pour huit-mille candidates … Dans son emploi elle tenait la caisse du guichet, servait les clients, s'occupait du télégraphe, du téléphone, des recouvrements, des courriers etc … Tout cela douze heures par jour pour une rétribution de vingt-cinq francs par mois. Elle fournissait elle même ses plumes et crayons. Elle aussi ne pouvait trouver de prétendant au marriage avec de si modestes revenus et étant dépourvue de dot.


Et c'est à ces deux personnes que Oscar PIFTEAU vint se présenter au premier jour de son emploi après quatre-vingt kilomètres en vélo. On lui remit un petit livre bleu, le Règlement, qu'il devait connaître par cœur et on lui fit prêter serment. On l'envoya chez le tailleur pour lui faire prendre ses mesures. Son uniforme sera confectionné à Paris, il le recevra au mieux dans six mois. Il fit aussi la connaissance de deux de ses collègues à leurs retours de tournée, BERU et CASCARET qui lui indiquèrent une chambre à louer chez la veuve d'un ancien facteur ainsi qu'un modeste cabaret où il pourrait prendre ses petits déjeuners et ses repas du soir.

CHAPITRE 3 – Le facteur est, certainement le plus répandu de tous les individus investis d'une fonction publique ou privée. Sauf de très rares exceptions , il est estimé de tous,car en général il est bon enfant et il plaisante facilement avec tous. Il est le trait d'union qui, en colportant la pensée de l'un vers l'autre, rapproche ceux qui sont séparés, rend l'absence moins pénible. Il est dans tous les secrets mais il ne les trahira pas ? Car il a prêté serment et cette formalité, qui a fixé sa conscience professionnelle, lui a rendu sa mission sacrée. Aussi il a sa place à toutes les tables, au cahteaucomme à la chaumière, au presbytère comme à l'école.

CHAPITRE 4 – Le 1er Avril 190... à six heures du matin , Oscar PIFTEAU entrait officiellement en fonction. Il avait à desservir une partie de la commune de Clairval et la totalité de la commune de Chervaise ce qui représentait un total de cinquante-cinq kilomètres. Son traitement s'élevait à neuf cents francs par an, la première mensualité était retenue pour la retraite et ensuite la retenue serait de cinq pour cent.
Cela lui laissait exactement soixante et onze francs et vingt-cinq centimes et cela suffisait à peine à payer sa chambre et sa pension. Il n'ignorait pas qu'il pouvait compter sur les étrennes et que pour les repas de midi il serait invité chaque jour dans une maison différente. Mlle Madeleine ne manqua pas de l'aider et de réparer ses petites erreurs. Elle l'incita aussi à préparer le concours de facteur-receveur, lui prêta des manuels à cet effet. Trois mois après son uniforme se faisait toujours attendre et il lui semblait avoir moins avoir peu de prestige auprès des habitants de sa tournée dans ses vêtements usés. De plus du coté féminin, son succès était loin de répondre à ce qu'il avait espéré, il ne voyait point les jeunes filles se précipiter au devant de lui.

CHAPITRE 5 – Un dimanche lors de sa tournée il assiste à une fête villageoise à La Garonnière qui lui permet d’apprécier les jeunes femmes du pays et d'en apprendre sur leurs espoirs patrimoniaux. Il bouscule un ivrogne qui lui cherche querelle.

CHAPITRE 6 – A cette époque facteurs ruraux distribuaient aussi le dimanche et les bureaux fermaient ce jour là à midi. Ils avaient droit par faveur à un jour de repos par mois, au delà de six mois d'ancienneté, mais le 14 Juillet était férié. Ce jour là le nouveau Directeur installé à Sévricourt chef lieu du département invita pour la première fois tous les personnels hommes et femmes quelque soit leur grade. Pour cela ils prirent le tramway à vapeur puis le train. Au retour une avarie fit que Mlle Madeleine et Oscar ratèrent la correspondance et furent obligés de marcher pendant treize kilomètres pour rentrer. Ils cheminèrent ensemble et se racontèrent leur journée quand à la nuit tombée en traversant la forêt de Fayolle ils furent surpris par l'orage.
Oscar protégea sa compagne entre ses bras puissants sous un arbre quand la foudre frappa un arbre voisin provoquant l'évanouissement de la jeune fille. Quand elle reprit ses esprit l'orage s'était définitivement éloigné, mais l'étincelle était prête à jaillir entre deux corps chargés de fluides qui s'attiraient, comme s'attirent deux électricités de polarités contraires. Mais par la suite ils perdirent l'occasion d'avouer que le même trouble s'était emparé d'eux et que leurs subconscients chevauchaient côte à côte vers l'inconnu.

CHAPITRE 7 – Le trouble qui avait agité les sens et le cœur d'Oscar lui fit pressentir des horizons insoupçonnés, il prit alors deux décisions. La première fut d'orienter sa carrière vers l'emploi de Facteur-Receveur et de préparer le concours avec l'aide de Mr BUREAU l'instituteur. La seconde, puisqu'il avait le désir de fonder une famille, il serait prudent de commencer par faire un nid pour la loger. Il loua et aménagea une petite maison. Malheureusement les frais occasionnés, les soins à donner à sa mère malade et l'impossibilité de recouvrer rapidement une somme d'argent qu'on lui doit le mettent devant la tentation de détourner trois cents francs que le curé envoie à son évêque. Mais pris de remords et avec l'aide bienveillante de Mlle Madeleine la situation est régularisée dès le lendemain.

CHAPITRE 8 – En septembre Oscar reçoit enfin son uniforme qu'il fit retoucher par le tailleur et pour l'étrenner en beauté il décide de faire sa tournée entièrement à pied afin que tout le monde puisse l'admirer.


Comme la pluie menace il prend son parapluie. Et il arriva ce qui devait arriver à chaque ferme on lui offre à boire, ce qu'il ne peut refuser sans vexer. Pour se reposer il s'arrêta à l'ombre d'un ormeau et se laissa choir sur la mousse , au revers d'un talus. Il échappe ainsi à la quête du Brigadier chargé de vérifier sa tournée. Une fois remis il poursuit sa tournée et rencontre une jeune vachère sur la quelle il a bien des vues sentimentales, voire maritales, mais en s'approchant il s'aperçoit que celle-ci est déjà entreprise par un concurrent. Le chien de la belle qui avait l'habitude de le voir en civil et ne le reconnaissant pas en uniforme l'attaque et lui arrache son parapluie. Un taureau le charge, Oscar s'enfuit, trébuche, se vautre dans un fossé et s'évanouit. Le taureau vient sur lui et déconcerté par sa position, le croyant mort se contente de passer son mufle baveux sur son dos. Ayant reprit ses esprits à la nuit tombée Oscar revient à Clairval à vingt-deux heures passées au bureau pour apprendre qu'outre les alarmes que Mlle la Receveuse avait eu à son égard, le défaut de rencontre avec le Brigadier au cours de sa tournée, l'Inspecteur était passé et lui avait dressé un procès verbal pour un retard de plus de quatre heures. Quelques jours plus tard on lui fit savoir qu'il avait intérêt à demander son changement de résidence pour éviter qu'il lui soit imposé sous forme de sanction. Deux semaines après il fit ses adieux au bureau pour rejoindre Chantegrolles. Les circonstances firent qu'il ne pu exprimer sa sympathie et sa reconnaissance à Mlle Madeleine mais leurs regards se rencontrèrent et jamais les yeux de la jeune fille ne lui avaient paru aussi beaux et aussi expressifs.

CHAPITRE 9 – Le bureau de Chantegrolles ne compte que trois employés, un receveur Julien BENOIT, ancien adjudant entré dans les PTT au titre des emplois réservés, et une Aide Marie BELLEVE femme d'un clerc de notaire. La circonscription postale du bureau s'étendait sur une contrée accidentée et pittoresque, impropre à cette époque à l'usage d'une bicyclette. Retournant à Clairval pour récupérer son mobilier, il rencontre Mlle Madeleine , lui fait aveu d'amour et lui demande la promesse de sa main pour quand il aurait réussi au concours de facteur-receveur avec beaucoup de précaution. Mais celle-ci refuse en laissant entendre quelle n'est pas libre. Oscar détourna la tête pour cacher deux larmes qui perlaient au coin de ses paupières – un joli bureau... une femme aimée... un enfant chéri … le rêve était trop beau ! Quelques jours plus tard il apprend que Mlle Madeleine est affectée à la Direction à Sévricourt, chef-lieu du département où elle a un très bon emploi bien payé.


CHAPITRE 10 – A près un hiver froid et rigoureux consacré à ses tâches et à ses études Oscar apprit que Mlle Madeleine était devenue Mme VILLONG, femme d'un commis-voyageur paresseux, noceur, renvoyé de tous ses emplois, faisant même certains trafics. A l'occasion d'un bain malencontreux dans le ruisseau il fait la connaissance de des DRIGAIL père, mère et fils de Chênefort de qui il devint rapidement un familier. A l'occasion d'un trop bon repas il évite de fort peu la subtilisation d'une partie de son courrier.et à une tentative de chantage. Il passe et réussit son examen de facteur-receveur et est affecté au bureau de Bellerive où il est bien logé, est avec fierté l'un des principaux fonctionnaires de la commune et tous les habitants lui témoignent une considération à laquelle il est sensible.

CHAPITRE 11 – Quatre années se sont écoulées depuis que Oscar est à Bellerive, il ne souhaite qu'y rester jusqu'à la retraite. Il est maintenant aux portes de la quarantaine ; les premiers fils d'argent apparaissent à ses tempes et quelques plis commencent à se dessiner sur son visage . Depuis sa mésaventure de Clairval son cœur n'a éprouvé aucun élan malgré les avances qui lui ont été faites.
Mr BENOIT a été nommé dans un bureau plus important, les VILLONG ont quitté le pays pour une grosse situation à Paris. Mlle JUVENAL a été mise à la retraite, elle s'est fixée sur l'île de Ré. Le père et la mère PIFTEAU sont décédés et Oscar a mis en location leur petite maison. Pouvant disposer de deux semaines de congés et n'ayant jamais vu la mer il décide de les passer à La Rochelle.

CHAPITRE 12 – Dans l'express de nuit de Paris à La Rochelle Oscar avait réussit à trouver une place entre un vieux monsieur barbu et décoré et une dame enveloppée d'un manteau dont il ne put voir le visage et qui s'endormit sur son épaule. Inspiré par une groupe quatre jeunes filles du téléphone montées en gare de Sévricourt il décide de se rendre en leur compagnie à La Pallice afin de prendre le « Nénuphar » élégant petit bateau qui assure le service de l'île de Ré, il aide alors la dame au manteau gris coiffée d'un grand chapeau de paille garni d'une voilette lui masquant le visage et encombrée de bagages. En discutant avec un homme du pays il apprend que Mlle JUVENAL habite La Flotte et que, sur une barque amarrée mise à sa disposition par un vieux marin qui ne va plus guère à la pêche, elle rime des poésies aux flots, aux marins et, peut être , à quelques réminiscences de sa jeunesse.


Sur le chemin il rencontre … Madame Madeleine, qui en fait est divorcée depuis peu, qui était la dame en gris, et qui vient dans l'île pour se reposer après la tempête auprès de  Mlle Juvénal qui n'était pas à la gare comme prévu. Oscar et Madeleine se font à nouveau confidences et sermon d'amour. S'apercevant qu'elle pleurait, il essuya ses larmes, et effaça avec ses lèvres, les sillons qu'elles avaient laissé sur ses joues. C'est à ce moment qu'arriva Mlle Juvénal conduisant une mauvaise carriole attelée de sa jument grise Cocotte. Ils se serrèrent tous sur la banquette étroite et les emmena tous chez elle.

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Auguste COYNAULT – sa vie , son oeuvre.
Je n'ai rien trouvé sur la vie de l'auteur si ce n'est qu'il fut peut-être :
  • élu Président de la section des « Jeunesses Laïques » de Niort (Journal le Rappel du 17/02/1913
  • trésorier de section de la société Union et fraternité des postes, des télégraphes et téléphones en 1914 (Journal officiel du 06/08/1914)
  • président de section de la société de secours mutuels l'Amicale des postes, télégraphes et téléphones (Journal officiel du 31/01/1929)
Je n'ai pu retrouver ces deux dernières sources citées cependant par le site Généanet .

Il y a une rue à son nom à Vançais (79).

Quelques ouvrages à caractère historique et local sur des monuments ou lieux des Deux-Sèvres et de la Vienne ont été édités jusque dans les années 1950. 
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« Oscar Pifteau » a obtenu le prix Furtado de l'Académie Française  d'une valeur de 500F (soit 50 fois le coût de l'affranchissement d'une lettre du 1er échelon dans le tarif intérieur ...) en 1948. 

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"BIBLIOTHEQUE IDEALE DE L'HISTOIRE POSTALE DE FRANCE" :
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0 - INUTILE pour qui veut étudier l'histoire postale, y compris la poste rurale