mercredi 25 mars 2009

(15) - BELGIQUE – TELEGRAMMES DE LUXE ILLUSTRES

Les postes belges ont mis en place dans les années 20 un service de télégrammes illustrés dits « de luxe ». Cela consistait, pour certains heureux événements (mariage, naissance, ...) ou pour des voeux, à envoyer le message par télégramme. A l'arrivée celui ci était retranscrit sur une formule richement illustrée et délivrée au destinataire. Ce service était probablement un peu plus cher que le télégramme normal. La plupart des illustrations en dehors de leur qualité décorative ne retiennent pas vraiment l'attention. Ce sont le plus souvent des guirlandes de fleurs, des scènes bucoliques parfois un peu mièvre. Ce service ayant existé jusque dans les années 60 le style décoratif a un peu évolué dans le temps, sans être vraiment d'avant-garde. Mais cela n'était certes pas son but.

J'ai eu l'occasion de me procurer quelques une de ces formules. Je les ai choisies parce qu'elles illustrent la lettre, le message, la poste.

Télégramme illustré de luxe par Charles-Michel – référence B.13(F)

Le premier date de 1923 et est illustré d'un postillon en costume du XIXème siècle, plutôt heureux de faire son travail.


Télégramme illustré de luxe par R. Degouy – référence B.20(FR)
Le second daté de 1957 (cachet de SERAINS au dos) est illustré par une scène d'un Moyen Age idyllique où un homme lit à sa compagne un message qui n'a pas pu être porté par le pigeon que celle-ci tient dans sa main. On notera au passage le texte du message libertin destiné à des fiancés ou jeunes mariés
Ces deux formules portent dans le coin inférieur gauche une référence. « B.13(F) » pour le premier, et B.20(FR) pour le second. Cela laisse penser qu'il devait y avoir des formules dont les mentions (pourtant réduites au minimum) étaient en flamand. Cela était l'usage sur les entiers postaux cartes (Publibel).

dimanche 22 mars 2009

(14) - NOTES DE LECTURE – CATALOGUE DE TIMBRES-POSTE INTROUVABLES


CATALOGUE DE TIMBRES-POSTE INTROUVABLES de CARELMAN (Jacques)– Balland editeur – 1972 – 98 pages .
Cet ouvrage dont la déclaration d'intention (en 4ème de couverture) a le mérite de la clarté est un incontournable de la philatélie imaginaire.



Selon la formule consacrée, aucun des timbres présentés dans cet ouvrage n'existe réellement, mais toute ressemblance avec des timbres existants ou ayant existé n'est pas absolument fortuite.
Jacques CARELMAN dont la biographie sommaire figure sur Wikipédia
est marseillais ... tiens donc. J'avais dans mon adolescence rencontré son catalogue des objets introuvables, dont il avait réalisé « en vrai » certains d'entre eux. J'ai gardé un souvenir ému de « l'étui de voyage pour chat » et du « soutien-gorge pour trapéziste» (je cite ces objets de mémoire, ce n'est peut-être pas la bonne nomenclature). Ainsi quand par hasard sur un site internet de vente aux enchères, j'ai trouvé dans la rubrique « Livres» celui-ci, je n'ai pas hésité. J'achète !
Et je n'ai pas été déçu. Sur ces 100 pages un peu plus de 100 timbres improbables sont présentés. Improbables ? Pas si sûr. En effet 30 ans après la fiction se trouve dépassée et certaines idées (découpes particulières en forme de ... , blocs-feuillet, formes particulières de dentelures) sont devenues réalité.
Pour le plaisir, à titre de citation, je vous en présente deux.



Le premier concerne l'Egypte et mon émission préférée.



Le second concerne Haïti, mon pays de recherche et de collection préféré.
En ce qui concerne la France, je signale qu'il y a au moins 7 projets à base de « semeuse ». Ceci dit pour Dominique Stéphan dont le blog
me sert de référence et où sa passion « semeuse » est en évidence.
Pour l'ensemble de ces timbres, la dérision, le non-sens, l'absurde voire la mauvaise foi sont de rigueur. Nombreux sont ceux qui font référence à la situation politique de certains pays (Haïti, Espagne, Chine, Afrique du Sud, ...) de l'époque et donc font preuve d'un esprit subversif.
Tout cela fait de cet album un vrai plaisir de lecture et de consultation que l'on ne doit pas bouder.


dimanche 15 mars 2009

(13) – FRANCE - DE QUELQUES FAÇONS D'ECONOMISER QUELQUES EUROS AVEC LA POSTE – NON-CONSEILS A NE PAS SUIVRE


Depuis quelques dizaines d'années le traitement automatique du courrier, donc sans intervention humaine ou presque, la multiplication des émissions philatéliques et leurs diverses formes (blocs, carnets, entiers, timbres personnalisés, etc ...), le passage à l'euro et la non-démonétisation des timbres en francs, le peu d'intérêt donnés aux opérations de taxation du courrier qui mobilisent du personnel et rapportent finalement peu; donc en fait toutes ces bonnes/mauvaises raisons font que l'on peut pratiquement affranchir son courrier avec n'importe quoi sans débourser grand-chose, voire rien, et ce en toute impunité ou presque.
[ Cette phrase est faite de quatre-vingt-douze mots ce qui selon les critères de lisibilité que l'on m'a enseigné il y a ... longtemps doit la rendre incompréhensible, ... mais bon, je la garde pour le record.]


Donc il est possible disais-je de faire n'importe quoi en matière d'affranchissement du courrier en France, et je vais le démontrer. Les pièces présentées ci-dessous sont dans ma collection. Je devrai dire dans mes archives ou dans mes accumulations. En effet je ne cherche pas à les étudier, mais seulement à les garder en mémoire. Toutes ces pièces, même si je les présente sous forme de fragments, existent sous forme d'enveloppes entières. Cette présentation me permet entre autre de masquer l'adresse des destinataires.


Si l'on veut vraiment économiser un timbre le plus simple est de ne pas en mettre. Des fois cela passe.



Des fois cela ne passe pas !



Le destinataire accepte de payer (en bas) ou non. Ce sont là les seuls cas où on aura pris le soin de taxer l'envoi. Dans les exemples qui suivent aucun ne le sera.

Ensuite la seule solution est de matérialiser l' affranchissement. L'ensemble des solutions est infini. Pour la suite de cette note je vais utiliser le terme générique de « on » pronom indéfini, cette fois c'est pratique.

On peut essayer d'utiliser un timbre ayant déjà servi.




Si on est philatéliste (professionnel ou amateur) on peut utiliser des timbres en anciens francs à l'équivalent de leurs valeurs en « francs nouveaux d'après 1960 », éventuellement pour leurs valeurs en euro. La dépense sera voisine de 1% du coût réel voire moins si cela permet de recycler des timbres avec charnière.


Éventuellement on peut utiliser un timbre en centimes de franc pour sa valeur en centimes d'euro. Seule la re-connaissance de l'absence du sigle monétaire et/ou de la couleur du timbre peut révéler la fraude.




On peut aussi utiliser si on en a l'opportunité des timbres dont l'objet n'est pas d'affranchir des envois sur le territoire français.


Ainsi en haut le timbre de droite ne devrait servir qu'à Saint Pierre et Miquelon, au milieu celui de droite ne devrait servir que sur courrier de service de l' UNESCO, enfin en bas les timbres taxe de France ne devraient servir qu'à matérialiser une taxe postale et non un affranchissement.

Si on en a l'occasion on peut re-utiliser des entiers postaux ou des prêt-à-poster-réponse (qui ne sont pas des entiers postaux (;- P) ) découpés .


De plus de manière toute à fait ingénue, la POSTE se fait le plaisir de fournir avec ses produits commerciaux des vignettes sans valeur qui peuvent donner l'illusion d'un affranchissement.



A défaut, on peut utiliser n'importe quelle vignette,cela fera toujours illusion. Comment faire la différence avec un vrai timbre?




Sinon on peut toujours avoir recours aux enveloppes T (qui ne sont pas des entiers postaux, mais qui restent orphelines de définition (re ;- P) ) découpées ou non, avec une étiquette masquant l'adresse d'origine.


Enfin, cerise sur le gâteau, car pour moi c'est une première, preuve d'un culot à souligner, il y a ceci.

On achète au distributeur de vignettes disponible dans presque tous les bureaux une vignette à 0.01 euro. Ensuite d'un simple trait de stylo on transforme le 0.01 en 0.81, qui ne correspond à aucun tarif, et le tour est joué. L'étiquette possède ses deux barres de phosphore et donc ne sera pas détectée par les machines de tri. Les exemples ci-dessus montrent qu'elles (ou ceux qui les servent) ne sont pas efficaces. Seul le préposé à la distribution peut déceler la fraude, mais ce n'est plus son rôle ...
Là, je suis obligé d'être admiratif !

Je remercie F. R. qui en m'offrant cette dernière enveloppe m'a permis de faire cette note, et G. M. qui régulièrement m'offre de nombreuses enveloppes portant des oblitérations mécaniques (voir notes n° 5 , 7 et 10) ou des empreintes mécaniques d'affranchissement (pour une prochaine note ?) et quelques une des anomalies ci-dessus.


ADDENDUM - du 18/03/2009 : Ce qui précède peut il expliquer cela ? voir sur
Non, bien sûr, mais ...






lundi 2 mars 2009

(12) - HAITI – BEIJING 2008 – EMISSION ILLEGALE DE TIMBRES


En 2008 les Jeux Olympique de PEKIN, dits de BEIJING 2008 puisque c'est sous cette appellation que la marque a été officiellement déposée, ont donné lieu à de nombreuses émissions de timbres postes. Cependant profitant de l'aubaine les escrocs et margoulins de la philatélie ont glissé leurs propres émissions de timbres. Selon leurs habitudes ils utilisent les noms de pays d'Afrique ou d'Asie pour imprimer des vignettes illustrées de thèmes attractifs (faune, voitures, personnages célèbres, etc ...) Jusqu'à présent ils les vendaient par l'intermédiaire de négociants peu scrupuleux, de vendeurs de timbres en pochettes ou au kilos. Avec Internet la revente de ces produits non-officiels semble se faire plus facilement, en tous cas elle s'est largement répandue.
C'est ainsi que récemment j'ai craqué et j'ai acheté sur un de ces sites deux blocs de « timbres » de Haïti consacrés aux jeux Olympiques de BEIJING 2008. J'ai ainsi, j'en ai conscience, « encouragé » ce type de criminalité en envoyant par paiement électronique mes 10 euros au vendeur qui résidait ... en Chine. Quelques jours après je recevais une enveloppe affranchie par de beaux timbres chinois, bien protégés, les deux blocs de timbres suivants.



Ces deux blocs ne sont en aucune façon des timbres officiels émis par la République d'Haïti. La situation politique et économique actuelle de Haïti ne lui permet pas d'émettre des timbres chaque année. Sa dernière émission date de 2003.
Cette situation incite donc les faussaires à imprimer régulièrement des timbres en son nom. Ces émissions illégales on été régulièrement recensées et dénoncées par la Haiti Philately Society en particulier sur son site internet .




D'autre part la République d'Haiti étant membre de l'Union Postale Universelle (U.P.U.) elle a dans le passé régulièrement signalé et dénoncé ces émissions. Cela a été porté à la connaissance du public par des circulaires comme on peut le voir sur son site (pour Haïti voir en 2005).
En ce qui concerne les émissions officielles l'U.P.U. a mis en place en 2002 avec la collaboration de l'Association Mondiale pour le Développement de la Philatélie (AMDP) un système de référencement des timbres-poste. Ainsi depuis 2002 il est devenu possible de vérifier l'existence légale d'un timbre avant de l'acheter. On peut constater sur le site
que Haiti n' a plus émis de timbres depuis 2003.