lundi 13 novembre 2023

(371) - APO 725 - CONFIRMATIONS PAR LE COURRIER

 

Enveloppe à entête de l'American YMCA 
- expédiée en franchise le 7 Septembre 1918 
- depuis l'Army Post Office n° 725 
- par le caporal Warren L GILMAN du 266 Aero Squadron de l'Expeditionnary Force
- à destination de sa femme Mrs Warren L. GILMAN au 34 Creighton Street à Cambridge Massachussetts USA
- controlée par le 1er Lieutenant Ass(?) B.J.CRAIG
- pas de marque de transit ou d'arrivée

Cette enveloppe contenait aussi le courrier



 dont voici le texte respectant l'écriture originale (*) et où se retrouve en bas à gauche la marque de censure:

"" Letter n°2, from France

Thursday Sept 5th 1918

My Darling Little Wife,

We arrived at the camp where we are now last night at about 10 30 after traveling for two days and one night in a small fright car and there was only forty of us in one car, if there had been forty one. I do think we have all been dead it was so crowed.

My sweetheart I have not done as I had onto have in regards to writing to you for this only my second letter to you dear. But love it a hard job to write for there is nothing to say I am allright and I love you anbly much and I am afraid to say anything more fearing I might say something that would be crossed out.

(2)

While at the last camp we had it pretty soft We took two or three sight seing tinks one of them was right down through the town so it gave us a great chance to see the people, the old houses the way they live and the way the marketing is done. We also went by a prision camp and could see the German prisinors in side and also ought side doing work under gards.

The camp we are at now is at St Maixent and seems to be a nice camp. The buildings are pratically new cement and it was I under stant wonce a french officers training camp.

The town it self looked to be a pretty place, but as we marched through it in the dark I could not see much of it.

(3)

Will my dear little girl I will wright more auften from now on providing I have the chance and I know you will write to me as you said you would.

Will dear I must close now and go to dinner, Be a brave little soldier wife and the time will soon go by and I will be home with you agane dear.

Give my love to all at home, Say dear have you heard anything about my insurance yet also my suit case from Mt Clemens.

Will love I will say so long for this time. With all my love and kisses I am your true loving

Habbly

Warren ""

Et voici la traduction que je vous propose:

""Lettre n°2 de France

Jeudi 5 Septembre 1918

Ma petite femme chérie,

Nous sommes arrivés au camp où nous nous trouvons hier soir vers 10 h 30 après avoir voyagé pendant deux jours et une nuit dans un fourgon effrayant. Nous n'étions que quarante dans le fourgon, s'il y en avait eu quarante et un, je pense que nous serions tous morts tellement il y avait de monde.

Ma chérie, je n'ai pas fait ce que j'avais à faire en t'écrivant seulement ma deuxième lettre, ma chère. Mais mon amour il est difficile d'écrire car il n'y a rien à dire, je vais bien et je t'aime énormément et j'ai peur de dire quoi que ce soit de plus, craignant de dire quelque chose qui serait censuré.

Lors du dernier camp, nous avons eu une vie plutôt calme. Nous avons fait deux ou trois visites touristiques, l'une d'entre elles en traversant la ville, ce qui nous a donné une excellente occasion de voir les gens, les vieilles maisons, leur façon de vivre et la façon dont ils font du commerce. Nous sommes également passés par un camp de prisonniers et avons pu voir les prisonniers allemands à l'intérieur et travailler dehors sous bonne garde.

Le camp dans lequel nous nous trouvons actuellement est à St Maixent et semble être un camp sympa. Les bâtiments sont en ciment pratiquement neufs et c'était autrefois un camp d'entraînement d'officiers français.

La ville elle-même semblait être un joli endroit, mais alors que nous la traversions dans le noir, je ne pouvais pas en voir grand-chose.

Ma chère petite fille, j'écrirai plus souvent à partir de maintenant, pourvu que j'en aie l'occasion et je sais que tu m'écriras comme tu l'as dit. Ma chérie, je dois cesser maintenant et aller dîner.

Sois une courageuse petite femme de soldat et le temps passera bientôt et je serai de nouveau à la maison avec toi, ma chère.

Donne mon amour à tous à la maison. Dis, chérie, as-tu entendu parler de mon assurance mais aussi de ma valise du Mont Clemens. Je t'adore, je le dirai longtemps cette fois.

Avec tout mon amour et mes baisers, je suis ton véritable amour.

Affectueusement,

Warren ""

 
Les confirmations, elles sont au nombre de deux:
 - l'APO 725 est bien celui de Saint Maixent,
- l'unité qui y était affectée est bien le 266 Aéro Squadron,
 la lettre n'a pas été censurée sur ces points.
 
Je n'ai pas trouvé de traces probantes du caporal Warren L GILMAN que ce soit à titre militaire ou civil, mais je n'ai pas utilisé les services du "Veterans' Service Records" du site des "National Archives".
Je n'ai pas trouvé de mention de Saint Maixent dans les "Records of the American Expeditionary Forces (World War I)" du site des"National Archives".
 
Par contre l'adresse de la famille GILMAN existe encore et je pense que son logement n'a pas du beaucoup changer d'aspect. Elle est visible via GoogleMaps
Et voici à quoi elle ressemble:


L'entrée du 34 est celle du porche de droite.

(*) je ne suis pas spécialiste de l'écriture de l'anglais US du début du XX siècle, mais j'ai pris sur moi de lire 
- "auften" pour "often",
- "agane" pour "again",
- "ought side" pour "outside".