Je choisis ce titre ésotérique à dessein, car je n'en trouve pas de plus explicite.
La saison torride étant peu propice à la sérendipité et aux découvertes, je profite d'un peu de temps libre pour faire du tri. Je dois envoyer à un collègue les enveloppes « premiers jours» et « derniers jours » oblitérées par des machines NEOPOST (voir notes 05,07,10) ou TOSHIBA récoltées ces deux ou trois derniers mois.
J'ai commencé par les TOSHIBA. La machine TOSHIBA TSC 1000 est une machine qui sert à trier le courrier. Elle le fait en fonction du code-postal pour la destination, mais aussi en fonction de la phosphorescence du timbre pour le tarif.
Les timbres français portent en général une ou deux barres phosphorescentes imprimées sur l'effigie. Elles se révèlent pleinement sous une lumière ultra-violette.
Je ne peux pas en montrer un exemple ici car je n'arrive pas à les photographier (et je n'ai pas la patience ni le temps de faire de longs essais).
Si vous voulez en savoir plus sur les timbres phosphorescents, il vous faut fréquenter le site et le blog de « SuperGaston ».
Si vous voulez en savoir plus sur la TOSHIBA, il vous faudra lire les nombreux artickles de Luc GUILLARD publiés dans les « Feuilles Marcophiles » la revue trimestrielles de l'Union Marcophile .
Donc sachez que même si vous ne les voyez pas dans les exemples ci dessous les timbres (rouges) ou prêt-à poster « lettre prioritaire » ont deux barres phosphorescentes alors que les timbres pour les « plis non urgents (PNU) (verts) n'en ont qu'une. C'est ce qui indique à la machine dans quel bac envoyer le courrier.
La TOSHIBA est seule machine à imprimer dans l'oblitération (à jet d'encre) la catégorie tarifaire du courrier. Pour les « lettres prioritaires » elle imprime cette mention à la gauche de la marque. Pour les non-prioritaire elle n'imprime rien de spécial. Respectivement en haut et en bas dans l'exemple ci-dessous.
Donc pour mon collègue j'ai commencé à « attaquer » un paquet d'environ deux cent enveloppes oblitérées par une TOSHIBA. Dans ce paquet il y avait une trentaine d'enveloppes au tarif PNU. Rien à dire à ce sujet, pas d'anomalie. Il y avait aussi une vingtaine d'enveloppes affranchies avec des « beaux » timbres, en fait en majorité des timbres auto-collants semi-permanents de carnets.
Pour eux aussi, rien de spécial, toujours pas d'anomalies.
Pour les cent-vingt et quelques enveloppes portant des timbres d'usage courant presque tous rouges, je n'ai trouvé que quatre anomalies.
En utilisant une lampe à ultra-violets de poche ( marque Leuchturm/Lighthouse, modèle de base en vente dans tous les magasins de matériel philatélique),
J'ai cherché les raisons d'un tel comportement sur les enveloppes ci-dessous. Elles sont affranchies au tarif « lettre prioritaire » mais ont apparemment été dirigées vers le courrier non-urgent.
De haut en bas:
La première affranchie à 0.90 euros (2ème échelon de la lettre prioritaire, de 21 à 50 grammes) tous les timbres ont leurs barres de phosphore. Deux barres pour le timbre à 0.88 et une pour chaque timbre à 0.01. Elles sont toutes relativement faibles, c'est peut être ce qui a trompé la machine. A moins qu'elle ne se soit repérée sur un des timbres à 0.01 analysant la letrre comme non-urgente.
Sur la deuxième, la machine a plié les dents de droite du timbre probablement mal fixé, masquant ainsi partiellement la barre de phosphore de droite. Donc pour la machine il n'y en avait qu'une, donc lettre non urgente.
Sur la troisième, pas d'explication. Les barres de phosphore sont bien apparentes, et même franchement marquées.
Sur la quatrième enveloppe, BINGO ! Le timbre semble absolument dépourvu de phosphore, même à l'état de trace. Cela semble une belle petite variété dont je demanderai confirmation au spécialiste.
Mais ce n'est pas tout, car s'il n'y avait que ça, cela ne vaudrait pas la peine de faire cette note. Dans le paquet il y avait trente « prêt à poster » (P-A-P), qui sont tous des lettres prioritaires, et donc devaient tous porter cette mention dans l'oblitération. Or c'était loin d'être le cas, sur les trente, huit avaient été reconnus comme des plis non urgents. Soit près de un sur quatre. Même si l'échantillon est limité ce n'est pas négligeable. Surtout, pour l'usager non averti c'est pratiquement indétectable, et je doute que La Poste ai des contrôles de qualité sur ce point particulier.
Ci dessous les deux oblitérations sur des « prêts-à poster ».
Ci-dessous sur deux images les huit « prêts-à-poster » déclassés:
A l'examen à la lampe à ultra violets, il n'y a rien de concluant. Ils ont tous, « déclassés » ou non des barres de phosphore. Même si les «déclassés » sont relativement plus faibles, les « bons » ne sont pas tous meilleurs, au pire semblables. Des modèles et des numéros de lots (figurant au dos de chaque enveloppe) on ne peut rien déduire. Des numéros ROC figurant sur les oblitérations non plus. L'échantillon est trop faible.
A mon avis une seule constante concernant les prêts-à poster , il s'agit de produits de grande consommation vendus par paquets de dix en bureaux de poste et dans les super-hyper-marchés. Donc les conditions de fabrication (par des sous traitants ?) et de conservation ne sont pas optimales.
Je pense quand même qu'il y a une conjonction de facteurs. Il y a des produits avec une qualité déficiente (les prêts-à-poster) et des machines avec une sensibilité limitée, les machines TOSHIBA, mais ces dernières peuvent être réglées.
Bon, voilà c'est fini. Pas vraiment le scoop de l'été. Mais je laisse volontiers la parole aux spécialistes du (des) genre(s) qui n'hésiteront pas à utiliser la fonction "commentaires" figurant en bas de cette note.
P.S. du 16/08/2009: IMPORTANT, lire le commentaire de "lulu" ci-dessous, qui nous explique le fonctionnement de la machine TOSHIBA TSC 1000.
Bonsoir,
RépondreSupprimerJe découvre aujourd'hui votre site, qui me semble intéressant. (Je n'ai pas eu le temps de le parcourir, pour cause de bas débit, voire débit anémique). Ceci étant, je voudrais apporter une petite précision sur les fonctions de la Toshiba TSC 1000. Dans le jargon de la poste, il s'agit d'une préparatrice (de courrier). Elle a essentiellement quatre fonctions : ségrégation (elle ne retient que certaines catégories de courrier, pas trop lourd, pas trop grand, pas trop épais) ; redressage (tous les plis sont présentés dans la même position « timbre en haut à droite » par exemple), oblitération (par imprimante à jet d'encre) et tri. Mais, attention à cette dernière fonction. Il n'y a que 18 casiers de sortie, de sorte que le tri réalisé est un tri de « dégrossissage », d'autant plus que certains casiers (ou tasseurs) sont réservés à certaines catégories de courrier : courrier dont l'affranchissement doit être vérifié ( en particulier les plis affranchis avec des découpures de PAP Réponse), courrier sans aucune présence d'affranchissement, etc.). Donc le tri réalisé est un tri préparatoire… à un tri plus fin.
Pour en revenir aux anomalies constatées, PAP non reconnus comme lettre prioritaire, affranchissements au tarif LETTRE non reconnus (car composé, ce que semble ne pas reconnaître la machine), etc., il me semble difficile de porter un diagnostic sur les raisons qui conduisent à cet état de fait. Après tout, chacun connaît les ratés de l'informatique ; même si les systèmes mis en œuvre dans la Toshiba sont d'un autre calibre que celui que l'on côtoie chaque jour, il ont aussi leur part de ratés.
Enfin, il serait intéressant de voir dans quelle mesure, une mention POSTE, au lieu de LETTRE PRIORITAIRE, affecte la durée d'acheminement et de distribution. Autrement dit, la mention LETTRE PRIORITAIRE est-elle là pour « faire joli » et pour faire plaisir au destinataire (c'est d'ailleurs la raison essentielle de l'introduction de la mention Lettre prioritaire) ?
Y. Nouazé
Bonjour,
RépondreSupprimerSi comme vous le dites effectivement le tvp rouge Beaujard de carnet est sans phosphore il s'agit d'une très belle découverte pour ne pas dire plus.
Ce timbre n'a pas été découvert en SSBP à ce jour. Attention toutefois il existe des exemplaires avec d'infimes traces de rémanence. A faire signer donc. Qu'est-il advenu de cette lettre? L'avez-vous toujours?
Thierry
POUR THIERRY,
RépondreSupprimerDésolé, mais je n'ai plus cette lettre, ni les autres. Je ne garde pas tout! Sauf erreur, elle a dû rejoindre la collection de celui qui tient le blog sur les bandes de phospore (voir dans la colonne à gauche). De mémoire votre hypothèse de faibles traces de rémanence était la bonne.